Une semaine sur le Sentier des Douaniers
Début mai 2022. Nous avons quelques jours de vacances. Et envie de randonner. Le GR 34 est sur ma liste depuis quelques temps… ne serait-ce pas le bon moment ? Beau, pas trop difficile, météo idéale en cette période, pas trop de monde…
Allez, on saute dans nos chaussures et c’est parti ! Vous retrouverez en première partie d’article notre itinéraire détaillé et en deuxième partie tous nos conseils pour une rando d’une semaine le long du Sentier des Douaniers (9 jours au total avec les jours de voyage).
Bonus : toutes les adresses et endroits cités sont répertoriés sur la carte ci-dessous. N’hésitez pas à la partager ou à l’enregistrer (pour cela il suffit de cliquer sur la petite étoile à côté du titre) !
L'itinéraire détaillé, jour par jour
JOURS 1 & 2 : de Strasbourg à Paimpol et escapade sur l’Île de Bréhat
C’est parti pour une semaine de rando bretonne en itinérance ! Venant de Strasbourg, nous avions d’abord considéré l’option avion pour Nantes, moins chère et plus rapide, mais beaucoup moins écologique et moins pratique aussi (horaires relous et pas pratique pour rejoindre la côte). Nous avons finalement opté pour un train direct vers Rennes : moins de 5h, hyper confortable, prix correct (avec la carte avantage SNCF) et c’est depuis Rennes que sont le mieux desservies les autres villes bretonnes.
Arrivés à Rennes, nous avons enchaîné avec un train pour Saint-Brieuc (environ 1h) puis un bus pour Paimpol (sinon vous avez la possibilité de faire Rennes-Paimpol en train avec un changement à Guingamp).
Si vous optez pour le bus, ne manquez pas de descendre un peu avant l’arrivée à Paimpol pour visiter l’Abbaye de Beauport, un vrai coup de cœur !
L’abbaye date du XIII° siècle. Elle a été durant 600 ans un centre religieux et économique très important pour la région. Mais à partir du XVIII° siècle, le bâtiment se délabre et, lors de la Révolution en 1789, elle est fermée, divisée et vendue à trois familles de Paimpol.
A partir de cette date, elle devient un lieu laïque et se transforme tour à tour en étable, ferme, mairie, appartements bourgeois, école et cidrerie avant que le Conservatoire du Littoral ne la rachète en 1992. Aujourd’hui, sur plus de 100 hectares terrestres et maritimes, l’Abbaye est un lieu dédié aux visites et aux manifestations culturelles. Elle a néanmoins conservé son activité de cidrerie, avec 80% des variétés de pommes de son verger spécifiques à Beauport.
Le lieu est apaisant, enchanteur : une vue magnifique sur la mer, de la fraîcheur, beaucoup de verdure, des fleurs partout et un café très agréable (l’Herbe Folle) pour boire un verre ou grignoter un morceaux.
Une fois la visite terminée, on décide de rejoindre notre chambre d’hôtes à Paimpol à pied. Les 4 premiers km du GR 34 pour se mettre en jambe ! La balade est très sympa, de même que notre chambre d’hôtes : la Maison Saint-Michel. Pour dîner, on teste Le 18, que nous a conseillé la propriétaire. Petit resto où tout est local et maison, menu (très très copieux) à 36,50€.
Balade le lendemain matin dans Paimpol. C’est une jolie petite ville agréable, assez touristique. En ce dimanche, il y a un sympathique marché sur le port.
Vers 11H on prend le bus (attention aux horaires, ils sont assez restreints !) pour rejoindre la Pointe de l’Arcouest et embarquer en destination de l’Île-de-Bréhat. Deux compagnies assurent la traversée, toutes les 30 mn environ.
Quelques minutes plus tard, nous voici sur l’Île-de-Bréhat. Accueillis par la pluie (et ce sera la seule fois du séjour) alors que je viens de lire dans le guide qu’ici il y a un micro-climat plus clément 😆. Mais ça s’améliore rapidement et on part à la découverte de cette belle île, surnommée l’île aux fleurs.
Et c’est vrai que la végétation est luxuriante. En ce début mai, l’île respire la douceur de vivre entre les fleurs, les jolies maisons bretonnes, les températures douces et la mer omniprésente. En plus ici, il n’y a pas de voitures. Tout se passe à pied ou à vélo. Pour parcourir ses 3,5 km de long sur 1,5 km de large, vous pouvez louer des vélos sur place, ou préférer comme nous le faire à pied. Ça permet de se faufiler sur les petits chemins de traverse (l’île est assez sauvage), et ça fait un échauffement pour les prochains jours de marche. Comptez environ 4h / 5h de marche pour faire le tour.
Pour profiter pleinement de cet endroit, je pense qu’il vaut mieux venir légèrement hors saison. J’ai lu que l’île comptait 400 habitants l’hiver et 5 000 l’été. Ça doit donc être un peu moins tranquille à cette période.
Pour vous restaurer, vous trouverez dans le Bourg de quoi acheter un pique-nique ou vous poser en terrasse. Le Bourg n’est pas loin de l’embarcadère des bâteaux. Nous avons testé les sandwichs de l’Entracte qui étaient très bons.
Ne manquez pas le Phare du Paon, à l’extrême nord de l’île. Sinon, il y a de jolis points de vue presque partout, notamment depuis la Chapelle Saint-Michel qui est en hauteur. L’île compte aussi des artisans verriers et les Verreries de Bréhat sont un endroit sympa à visiter.
De retour à Paimpol pour notre dernière nuit sur place, nous dînons à la crêperie Dundee. Et… c’est elle qui remporte le grand le titre de “meilleure crêperie du voyage”, voire même peut-être de “meilleure crêperie de tous les temps” ! Tout était excellent : le cidre, les galettes, les crêpes. Non seulement la pâte mais aussi la garniture. Des recettes originales (mais pas trop) et extrêmement bien cuisinées. En plus les gérants sont adorables. Un endroit hautement recommandé donc, pour un budget d’environ 25€ par personne. Réservez pour être sûrs d’avoir de la place.
JOURS 1 & 2 en pratique
- Le bus de Saint-Brieuc à Paimpol
- L’Abbaye de Beauport
- Notre hébergement à Paimpol : La Maison Saint-Michel
Conseils restos à Paimpol
- Le Dundee (gros coup de coeur)
- Le 18 (menu à 36,50€)
- Le Neptune, pour les spécialités poissons et fruits de mer (non testé)
- La Cabane sur les Quais, bar-resto agréable sur le port (non testé)
Île de Bréhat
JOUR 3 : de Tréguier à Plougrescant (Porz Hir)
Voici venue la première vraie étape du GR 34 ! Programme du jour : 16,5 km de Tréguier à Plougrescant. Pour rejoindre le départ à Tréguier, on prend le bus à Paimpol. Encore une fois, faites attention aux horaires. Dans notre cas, le seul bus possible partait à 7h50. Le suivant étant vers 16h, ça nous aurait un peu compliqué la chose 😁.
Tréguier est un village très mignon, un peu moins touristique (un peu plus authentique) que Paimpol. Je pense que ça doit être sympa aussi de faire la/les premières nuits ici. On fait quelques provisions, des sandwichs pour midi et on se met en route.
Cette première étape fut à mon goût la moins spectaculaire de toutes. On commence par traverser des villages, des champs. On admire la végétation luxuriante, les plantations d’artichauts. Puis on arrive au bord du fleuve côtier Le Jaudy. Le guide indique qu’à marée basse, on peut longer la rive du fleuve. Mais c’est assez casse gueule, des grosses pierres humides qui glissent, et quand il fait gris en plus c’est un peu triste. Résultat : on décide de rebrousser chemin pour prendre l’itinéraire B, ce qui nous vaut quelques kilomètres de détour.
C’est à partir de Plougrescant que le parcours devient vraiment intéressant. Si vous passez à marée basse, vous observerez les petits pêcheurs qui cherchent coques et palourdes dans les flaques ainsi que les bassins ostréicoles. On nous explique que les huîtres sont placées, encore toutes petites, dans des poches qui, grâce aux marées, sont alternativement immergées et émergées. Les poches sont régulièrement retournées et secouées pour éviter que les huîtres ne s’y accrochent. Elles peuvent ainsi grandir tranquillement.
Plougrescant est une commune très étendue. Faites donc attention quand vous planifiez votre étape car, en fonction de l’endroit où vous réservez pour la nuit, vous pouvez facilement rallonger ou raccourcir votre étape de 5 ou 6 km.
Nous avons dormi au camping Le Varlen, dans l’un des studios. Il n’était pas donné, très vieillot et le linge de lit (en supplément) était du linge jetable en papier. Si vous restez au camping, essayez plutôt de réserver un bungalow, ils avaient l’air plus sympas. Le camping est en revanche bien situé pour aller profiter du coucher du soleil au Gouffre de Plougrescant.
Le coucher du soleil au Gouffre de Plougrescant est absolument magique. Des paysages spectaculaires, une ambiance paisible, la mer qui scintille et l’air frais du large. C’est aussi ici que se trouve la petite maison toute mignonne et très photogénique coincée entre deux rochers : Castel Meur. Sa position insolite lui permet de se protéger des tempêtes violentes qui peuvent survenir ici.
Bilan de cette première étape sur le Sentier des Douaniers : on est rincés et on a mal partout, hahaha. Entre les détours volontaires pour visiter les lieux, pour se restaurer ou arriver à l’hébergement, les détours involontaires, l’excursion au coucher du soleil… on a marché beaucoup plus que les 16,5 km prévus. Mais c’est une vraie satisfaction d’arriver à destination. Et là, une bonne douche et une bonne nuit, ça fait vraiment du bien.
JOUR 3 en pratique
Le bus 27 pour rejoindre Tréguier
Notre hébergement à Porz Hir : Camping Le Varlen (60,5€ la nuit pour 2 dans un studio vieillot (sans draps et sans serviettes / + 8,50€ pour des draps en papier))
JOUR 4 : de Plougrescant à Trestel
Nouvelle étape de 16,5 km. On prend le petit déjeuner dans notre studio et on se met en route assez tôt.
On repasse devant le Gouffre version jour puis on continue à longer la partie Ouest de la Presqu’île de Plougrescant. Les paysages par ici sont impressionnants, sauvages, constitués d’amas rocheux de granit, de petits îlots à perte de vue…
…mais aussi de maisons fleuries aux volets bleus, d’herbe duveteuse et de buissons de chou marin (cette plante n’a-t-elle pas le meilleur nom du monde ?). En ce début mai, nous sommes presque seuls. C’est vraiment agréable. Le seul inconvénient, c’est qu’il est très difficile de trouver un restaurant ou un magasin ouvert. D’ailleurs, on n’en trouve pas 😆, et faisons donc l’impasse sur le déjeuner.
A partir de Pors-Scarff, le paysage change pour laisser place à de gigantesques étendues de dunes et de plages de sable blanc. On arrive à Port-Blanc, petit port de pêche où l’on espère pouvoir profiter du Grand Hôtel et de sa belle terrasse en bord de mer. Mais non, il est fermé le mardi ! Décidément, aujourd’hui c’est régime.
Tout ceci nous fait arriver tôt à notre chambre d’hôte du jour. Nous logeons à la Kermanel, chez Anita et Manu, un couple fort accueillant et sympathique. Le soir, nous nous baladons autour de la plage de Trestel, profitons du joli coucher de soleil, admirons les courageux qui se baignent, puis dînons (enfin ! on a faim !!) à la Crêperie du Quai des Îles.
JOUR 4 en pratique
Notre hébergement : Kermanel
JOUR 5 : de Trestel à Ploumanac’h
Programme du jour : 20,5 km, un peu raccourcis pour profiter d’une excursion en bâteau autour des 7 îles.
En ce début de 5ème jour, on prend notre temps pour profiter du très bon petit déjeuner préparé par Anita et discuter avec les deux autres couples de randonneurs qui ont aussi dormi chez eux. Résultat : on va être à la bourre pour arriver à Perros-Guirec avant le départ de notre bâteau 😆 (on a réservé une excursion pour l’archipel des 7 îles en début d’après-midi).
On change donc un peu le programme en marchant jusqu’à Louannec puis en prenant la navette “Le Macareux” jusqu’à la plage de Trestraou, d’où part le bâteau. Il s’agit d’une navette (encore une fois aux horaires limités) mais qui est gratuite et bien pratique.
L’archipel des 7 îles, c’est une réserve naturelle gérée par la LPO. 40 000 couples de fous de Bassan ont en effet élu domicile sur l’une des îles. Ils viennent chaque année s’y reproduire et chose assez dingue : d’une année à l’autre c’est toujours avec le même partenaire et dans le même nid !
Vous verrez aussi probablement des goélands, des cormorans, des phoques, des pingouins… bref une balade qui vaut le détour et qui permet de changer un peu de la rando.
Si vous faites comme nous et raccourcissez vers Trestaou avec la navette, ne manquez toutefois pas ensuite de rebrousser un peu chemin pour reprendre le GR 34 au niveau de la superbe plage de Trestignel, bordée de magnifiques villas balnéaires datant de fin XIX°ou début XX°. Ici, les côtes n’ont pas été dénaturées par les installations balnéaires et c’est vraiment un plaisir.
De retour sur la plage de Trestaou, préparez-vous à découvrir le tronçon le plus connu de cette partie du Sentier des Douaniers : la fameuse Côte de Granit Rose. Sur plus d’une dizaine de kilomètres, la côte est parsemée d’amas rocheux aux formes arrondies et poétiques dont la couleur tire sur le brun-rose. Il n’y aurait que 3 endroits avec ce type de granit dans le monde (une en Corse, une en Chine et celle-ci en Bretagne). Ce granit est un savant mélange de mica, de feldspath et de quartz datant d’une éruption de magma, il y a plus de 200 millions d’années.
Les reflets cuivrés des roches irradient particulièrement au coucher du soleil, un spectacle à ne pas manquer. Cela tombe bien car nous avons réservé pour la nuit à l’hôtel Europe, qui est à 10 mn à pied du phare, ce qui nous permet de retourner nous y balader au bon moment et de prendre quelques photos.
On s’offre ensuite un beau plateau de fruits de mer au Coste Mor. On se devait bien de goûter les bonnes huîtres et fruits de mer croisés tout au long du chemin ! En plus, ce resto est juste en bord de mer, avec une vue imprenable sur le coucher de soleil. Une belle soirée pour finir cette très belle étape.
JOUR 5 en pratique
La navette Le Macareux
Notre hébergement : Hôtel Europe
Restaurant Le Coste Mor (76€ à deux avec plateau de fruits de mer, vin et dessert)
Le Mao (non testé mais on a hésité, il avait l’air sympa aussi)
JOUR 6 : de Ploumanac’h à Pleumeur Bodou
Au programme : 22,5 km de Ploumanac’h au Golf de St Samson à Pleumeur Bodou.
Le petit déjeuner de l’hôtel étant un peu cher, on décide de faire l’impasse, mais je pense qu’il doit être sympa, en tous cas la salle de petit déjeuner était très agréable.
L’étape d’aujourd’hui est assez longue mais vraiment belle, et les paysages changent souvent. On commence par achever le tour de la presqu’île de Ploumanac’h, en admirant notamment le joli port de plaisance.
Quelques kilomètres plus loin, le topoguide propose un petit détour par l’Île Renote, qui en vaut d’après moi la peine. Une palette de verts, de bleus et de roses, un espace naturel protégé pour la richesse de sa biodiversité et de très beaux points de vue sur les 7 îles et le phare de Ploumanac’h. Le tour de l’île se fait en 30 mn environ (2 km).
Changement de décor ensuite, lorsque le sentier longe une série de plages paradisiaques : Coz-Pors, Trégastel, la Grève Blanche, la Grève Rose… On s’arrête pour déjeuner au restaurant de la Grève Blanche – on pourrait presque se croire aux Maldives – et se reposer un peu car l’étape est longue et on commence quand même à avoir quelques jours de marche dans les pattes.
La dernière partie de l’étape se fait dans les terres pour rejoindre le Golfhôtel de Samson où nous dormons le soir.
Le Golf propose une formule spéciale demi-pension pour les randonneurs, qui comprend le dîner, la nuit et le petit déjeuner. On retombe d’ailleurs sur les couples croisés 2 jours plus tôt dans la chambre d’hôtes à Trestel.
JOUR 6 en pratique
- Restaurant La Grève Blanche
Hébergement, dîner et petit déjeuner : Golfhôtel de St Samson (130€ pour deux tout compris – mention spéciale pour le petit déjeuner qui était top et la belle vue panoramique de la salle
JOUR 7 : de Pleumeur Bodou à Trébeurden
Pour notre dernière étape de marche ce sont 17 km qui nous attendent, entre Pleumeur Bodou et Trébeurden.
Juste après avoir commencé l’étape du jour, on fait une rencontre étonnante : deux chiens qui débarquent dont ne sait où et qui visiblement se prennent d’affection pour nous, car ils nous suivent et gambadent autour de nous… pendant plusieurs kilomètres ! Au début on trouve ça drôle, mais quand on arrive sur une portion de route départementale et qu’ils traversent comme des fous en manquant de causer un accident, on se dit qu’il faut qu’on les sème. Mais comment faire quand on est à pied ? On s’arrête mais ils nous attendent, on essaie de se cacher mais ils nous retrouvent, on essaie de faire distraction mais ils finissent toujours pas se rappeler de nous 
. Finalement, la seule solution qu’on trouve c’est d’arrêter une voiture – un gentil petit couple de retraités – de monter à l’intérieur et de crier (gentiment) au papy “semez ces chiens !”. Il nous laisse quelques kilomètres plus loin, mission accomplie. Petite pensée pour Terry et Ruby (on leur a donné des petits noms) qui, on l’espère, ont su retrouver le chemin de leur maison.
Le Sentier des Douaniers nous emmène ensuite faire le tour de l’Île Grande. Un endroit sympa, sauvage, et le village principal est super mignon.
On arrive relativement tôt au dernier point de chute de notre parcours sur le Sentier des Douaniers : L’hôtel La Maison à Trégastel. L’endroit est très très agréable et meublé avec énormément de goût. Un lieu comme on les aime.
On repart faire un tour au port, au Castel, sur la plage de Tresmeur et à la pointe de Bihit avant de prendre un apéro bien mérité et de dîner à l’hôtel.
C’était notre dernier jour de marche. Si vous le souhaitez, vous pouvez poursuivre le GR 34 jusqu’à Lannion. De notre côté, au vu des commentaires pas incroyables sur cette dernière étape, de notre niveau de fatigue et de notre envie de dédier un peu de temps à la découverte de Lannion et Rennes, on décide de rejoindre Lannion en bus.
JOUR 7 en pratique
Notre hébergement : Hôtel La Maison
Très bonne boulangerie : Le comptoir du pain
Autre bonne boulangerie qui fait aussi salon de thé : La Trébeurdine
JOUR 8 & 9 : Lannion, Rennes et retour à Strasbourg
En début de matinée, on quitte Trébeurden en prenant le bus direction Lannion. Avant de partir, on a acheté un kouign amman au blé noir (délicieux !!), que l’on déguste une fois arrivés à Lannion, en se posant à la terrasse du Café Flambard (très sympathique et convivial).
Que voir à Lannion ?
Lannion est une petite ville de 20 000 habitants aux origines médiévales. Elle s’est développée comme citée fortifiée et commerçante à l’embouchure du Léguer, reliée directement à la mer. Aujourd’hui, on sent qu’il y fait bon vivre. Baladez-vous dans le centre ville pour découvrir ses maisons à pans de bois, ses ruelles animées. Ne manquez pas non plus le quartier de l’église de Brélévenez : un quartier fait de mignonnes maisons de pierre et de glycines grimpant le long de l’escalier de 140 marches qui mène à l’église.
Pour rejoindre Rennes ensuite, il y a assez régulièrement des trains. Attention toutefois, certains ont une longue correspondance à Plouaret-Trégor, où il n’y a rien à faire (on a testé pour vous 😆).
Arriver à Rennes par un samedi de printemps ensoleillé = animation assurée ! Rennes est une ville éminemment étudiante (70 000 étudiants pour 220 000 habitants) et ça se sent. Pour prendre le pouls de la ville, rien de mieux que de flâner… le long de ses belles ruelles médiévales aux maisons à pans de bois, devant les vitrines des petites boutiques de créateurs, devant les nombreux bars, restos et crêperies ou encore dans le magnifique Parc du Thabor.
Pour notre dernière soirée en Bretagne, on s’est fait plaisir en réservant une chambre d’hôtes située en plein centre ville médiéval, chez Marnie et Mister H. La bâtisse date de la fin du XV° siècle ! L’intérieur est vraiment impressionnant (murs tordus, poutres, cheminées et escaliers géants), et la propriétaire l’a super bien décoré. Notre chambre donne sur une terrasse intérieure calme et apaisante. Parfait pour terminer ce séjour. En plus, la propriétaire est aux petits soins avec ses hôtes et vous prépare le lendemain matin un délicieux petit déjeuner. Juste ensuite le temps de refaire un petit tour de la ville à pied, de rejoindre des amis (qui sont venus de près de Nantes pour nous voir 
) pour le déjeuner et de sauter dans le train retour.
JOURS 8 & 9 en pratique
À Lannion
- Café Le Flambard
- Resto végétarien Too ti Bon
- Traiteur Keriavily (très bonne option pour acheter un pique-nique à déguster au bord de l’eau)
À Rennes
- Notre hébergement : B&B Marnie et Mister H (offre à 106€ pdj compris)
- Resto Chez Brumes
Organiser son voyage - Conseils pratiques
POURQUOI LE GR 34 ?
C’était notre premier vrai voyage rando en itinérance, et on n’est pas hyper (hyper) sportifs. Le Sentier des Douaniers s’est révélé être une très bonne option pour plusieurs raisons :
- Pas trop de dénivelés ou de difficultés techniques, du moins sur le tronçon parcouru (voir ci-dessous “quel trajet ?”)
- Des paysages variés et magnifiques. Impossible de s’ennuyer ou de se lasser.
- Un chemin vraiment bien balisé et très facile à suivre. Bravo la FF Rando pour ce boulot de fou !
- De bonnes infrastructures. Avec un peu d’organisation, vous n’aurez pas de problème pour trouver à manger, où dormir… ou un bus pour raccourcir un peu le trajet en cas de coup de mou.
QUAND PARTIR ?
Le printemps est vraiment une période idéale. Pas trop de monde, pas trop froid, pas trop chaud, pas trop de pluie… et une végétation splendide. Je pense que l’automne aussi doit avoir son charme. Si vous partez en été, il y a sûrement un peu plus de monde. Pensez à bien réserver vos hébergements en amont pour ne pas vous retrouver en galère !
QUEL TRAJET ?
Savez-vous que le GR 34 fait dans sa totalité… 1800 km ?! Pour une rando d’une semaine, il va donc vous falloir faire un sacré choix sur le trajet. Mais alors, lequel ? Pour notre part, on hésitait entre la Presqu’île de Crozon, la Côte d’Emeraude et la Côte de Granit Rose… c’est finalement cette dernière option qui l’a emporté en raison de son accessibilité depuis Rennes, la variété de ses paysages et points d’intérêt et parce que c’était un coin de Bretagne qu’aucun de nous ne connaissait. Au total : 120 km de marche environ entre Tréguier et Trégastel + des sauts de puces à Paimpol, l’Île de Bréhat, Lannion et Rennes.
(PS : si vous optez pour l’option Côte d’Emeraude, j’avais trouvé cet article très bien fait)
COMMENT DÉFINIR LES ETAPES ?
Vraiment pas facile ! Pour planifier et suivre les étapes une fois sur place, votre meilleur ami sera sans aucun doute votre TOPOGUIDE. Vous y trouverez la carte au 1:50 000, toutes les localités traversées, la distance et le temps de marche entre chacune d’entre elles ainsi que plein d’informations (hébergements, supermarchés, transports…).
Vous pourrez ainsi définir la distance approximative à réaliser chaque jour et – en fonction – regarder où vous loger, que voir etc. Attention, prenez bien en compte que vous allez marcher au moins 20 à 30% de plus que le strict kilométrage de l’étape (entre les détours resto ou hébergement, les détours pour voir des trucs sympas dans le coin… ou les détours parce que vous vous serez perdus 😛).
(PS : Lors de la préparation, j’ai également découvert le site Itirando, très pratique pour la planification, avec des cartes interactives et des idées d’itinéraires sur quelques jours.)
QUELLE FORMULE ? OÙ MANGER ? OÙ DORMIR ?
Nous avons opté pour l’option “confort” en dormant en chambres d’hôtes ou à l’hôtel. Le fait de pouvoir se poser, prendre une bonne douche et dormir dans un vrai lit était vraiment très appréciable. Mais si vous le sentez, emportez votre tente ! Vous serez beaucoup plus flexible. Nous avons aussi fait le choix de réserver les hébergements en amont. Ça vous oblige à respecter le planning (motivation !!) mais vous épargne le stress de ne rien trouver le soir venu.
Pour les repas, la formule que je vous recommande est de prendre un bon petit déjeuner le matin (il est souvent compris avec la nuitée dans les chambres d’hôtes, c’est top), de grignoter un petit sandwich ou des fruits à midi et de faire un vrai resto le soir. En plus, vous constaterez bien vite qu’à midi, il n’est pas évident de tomber pile au moment où l’on a faim sur un endroit sympa pour manger.
QUE METTRE DANS SON SAC A DOS ?
Partez vraiment léger, sinon vous vous maudirez.
- La base bien sûr : de bonnes chaussures de marche (pas de baskets, il y a des endroits qui glissent).
- Une seule tenue de rechange et quelques sous-vêtements que vous pourrez laver au fur et à mesure.
- Un pull chaud, un coupe-vent imperméable, une tenue légère et confortable pour le soir.
- De la crème solaire et une casquette (indispensables : même sous les nuages, le soleil tape), un baume du tigre ou de quoi vous masser les jambes le soir, une crème hydratante pour les pieds (pour éviter les ampoules).
- Un kit de pharmacie d’urgence.
- Une bonne gourde et de quoi grignoter (fruits secs, biscuits…).
- Un tote bag ou un petit sac tout léger, pour le soir après vous être débarrassé de votre fardeau.
ET SI JE NE VEUX PAS PORTER MON SAC ?
Il existe des entreprises qui s’occupent du transport de vos bagages d’une étape à l’autre. On n’a pas testé, mais on nous a chaudement recommandé les services de La Malle Postale.
COMMENT SE DÉPLACER ?
Hormis à pied, on s’entend…
Il est relativement facile de rejoindre la Bretagne sans voiture (on a pris un train direct Strasbourg-Rennes). Ensuite, il y a un réseau assez développé de trains et de bus régionaux, que vous pouvez trouver sur le site Breizhgo.
Attention toutefois à étudier vos éventuels déplacements à l’avance car les horaires peuvent être limités (1 ou 2 bus par jour, uniquement certains jours, uniquement pendant les vacances…).
LE BUDGET
Côté hébergement, on a dépensé entre 55€ et 80€ par nuit, en cherchant des endroits corrects ayant un bon rapport qualité/prix. Côté nourriture, c’est très variable en fonction du nombre et du type de restos que vous choisissez : environ 50€ pour deux dans une crêperie, de 70 à 80€ pour un resto avec menu ou un resto de fruits de mer. L’hébergement et la nourriture sont vraiment les deux plus gros postes, le reste est très limité : marcher sera votre principale activité, et l’envie de vous acheter un beau pull marinière ou de ramener des souvenirs vous passera vite quand vous songerez qu’il faudra les trimballer durant tout le restant du trajet 😉.
AVANTAGES & INCONVÉNIENTS
J’ai aimé : La marche en itinérance, c’est le voyage slow par excellence. On a juste le strict nécessaire sur le dos et on profite pleinement de chaque bout de chemin, de chaque point de vue. On s’imprègne de chaque odeur, de chaque lumière. Et à la fin de la journée, on sait ce qu’on a fait. Partir hors saison, c’est aussi être tranquille et ne partager le chemin qu’avec quelques autres randonneurs (avec qui vous sympathiserez probablement après les avoir croisés plusieurs fois).
J’ai moins aimé : Partir hors saison, c’est par contre un peu plus compliqué niveau logistique (vérifiez bien si les endroits / restos sont ouverts avant d’y aller, surtout les dimanches, lundis et mardis). Voyager à pied, c’est aussi être moins flexible pour les activités ou hébergements un peu trop loin du sentier (ce n’est qu’à 10 km ? mais 10 km à pied, c’est beaucoup voyons). Enfin, pas évident de ramener des souvenirs de votre beau voyage. On a opté pour des cartes postales (leur poids était acceptable 😁), un coquillage et de jolies bolées trouvées sur une brocante à Rennes quelques minutes avant de reprendre le train (trop contents !).
Et voilà, c’est la fin de notre périple. J’espère qu’il vous a plus et qu’il vous apportera des informations utiles si vous envisagez de faire un bout du GR 34 ! N’hésitez-pas à nous laisser un commentaire, à partager l’article ou encore à épingler l’image ci-dessous sur Pinterest pour le retrouver facilement.
A très vite, Eve
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Un commentaire
Constance
Merci Eve pour ce voyage que j’ai eu le sentiment de vivre avec vous. Je me suis imprégnée de l’ambiance poétique, sauvage et rafraîchissante qui émane du sentier des Douaniers, à la lecture de cet article et magnifiques photos.